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utiles qui sont en grand nombre dans mes papiers, et dont plusieurs ne demandaient que quelques mois pour être revus et complétés ; lorsqu’au moment où j’écris ceci[1], je ne puis me flatter qu’il me reste ni assez de force, ni le temps nécessaire pour y donner la dernière main. Je ferai peut-être partager ce regret à quelques amis qui auront conservé quelque estime pour le genre de mon esprit et pour ma manière de travailler, en indiquant plus bas les différens ouvrages que cette cruelle nécessité m’a forcé de laisser imparfaits, et dont quelques-uns même étaient déjà presque achevés[2].

En 1799, fut portée l’horrible loi des otages, qui me rappela, comme malgré moi, à des occupations plus graves et en même temps plus dangereuses. Cette loi fut publiée dans le courant de messidor (23 messidor an VII). C’était un nouvel accès de la fièvre révolutionnaire, une mesure digne de Robespierre et des siens ; mais il pouvait être dangereux de la combattre. Je l’attaquai avec des ménagemens que je ne pouvais me reprocher, puisqu’ils étaient nécessaires pour répandre mon ouvrage et en obtenir quelque effet. Ces ménagemens, au reste, ne consistèrent qu’à ne pas dire

  1. En 1800.
  2. On en trouvera la liste à la suite du catalogue des ouvrages imprimés, à la fin de ce volume.