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cerai par rappeler une traduction de deux lettres, l’une de Cicéron à Matius, l’autre de Matius en réponse à Cicéron, l’une et l’autre accompagnées de quelques observations, et d’une lettre d’envoi à mon ami M. Bertrand, ci-devant directeur de la compagnie d’Afrique à Marseille. Elles sont curieuses, et présentent dans ce Matius un très-beau caractère, défendant avec force et avec avantage contre Cicéron la mémoire de César. Quelques anecdotes de la vie de Matius, que j’ai rapportées, prouvent aussi qu’il savait concilier avec la confiance de César et d’Auguste des goûts simples et tranquilles, la culture des jardins, l’amour des lettres. La traduction et les notes sont insérées dans le Magasin encyclopédique, ouvrage périodique estimable ; et je les ai données pour payer insuffisamment sans doute la complaisance des auteurs qui m’envoyaient leur recueil.

On y trouvera encore une critique intitulée, Leçons de grammaire à un grammairien, relative à un prospectus de Journal de la langue française, par Urbain Domergue, membre de l’Institut national, le même dont j’ai parlé plus haut, année 1793, en racontant la suppression de l’Académie française. Je ne voulais pas laisser échapper cette occasion de relever l’injustice commise envers l’Académie et les académiciens par la Convention, donnant, en pur don, notre manuscrit à deux libraires étrangers, au lieu de le rendre aux