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devait être intégralement renouvelée d’après les lois et pour l’intérêt de la France.

Les mouvemens de vendémiaire m’ayant encore laissé libre et debout, comme tout ployait d’abord sous l’autorité du nouveau gouvernement, je retrouvai quelque tranquillité, et je repris en main la cause des parens d’émigrés, en faveur de qui je publiai, vers la fin de 1795 et au commencement de 1796, quatre nouveaux ouvrages. Dans le premier, j’eus encore affaire au représentant Chazal, qui, revenant à la charge, demandait à l’assemblée de révoquer l’espèce de suspension qui avait lieu dans l’exécution de la loi du 9 floréal. J’opposai à cette motion, l’écrit intitulé Nouvelles Réclamations, suivi bientôt d’une Dernière Défense ; et le conseil des Cinq-cents, sur le rapport de Pons de Verdun, ayant passé outre et rétabli l’exécution de la loi contre les pères, j’attaquai sa décision par un Appel à l’opinion publique.

Postérieurement à ces trois premiers écrits, le 26 janvier 1796 (6 pluviôse an IV), le conseil des Anciens, créé par la constitution de 1795, après une discussion très-profonde et très-suivie, dans laquelle plusieurs députés parlèrent fort bien, avait rejeté la résolution des Cinq-cents, et décidé en faveur des pères et mères la cause que j’avais défendue. Je concevais quelque espoir de sauver mes malheureux cliens, lorsque, tout-à-coup, sur un rapport du représentant Audouin, lu au conseil des Cinq-cents, le 28 nivôse de l’an IV, et auquel