Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lecointre de Versailles, Bourdon de l’Oise, Rewbell, qui ont résisté long-temps et fortement à cette restitution.

Lecointre, dans la séance du 23 ventôse, rappelle à la Convention qu’elle a décrété qu’elle viendrait au secours des enfans des condamnés, mais qu’il n’y aurait jamais lieu à la restitution des biens acquis par jugement. Il dénonce un de ses collègues comme exaspérant les esprits, pour avoir dit que la vente des biens des condamnés au profit de la république était une mesure tyrannique, et veut qu’on mette sérieusement en question s’il y a lieu à restitution envers les parens des condamnés par des jugemens iniques.

Bourdon de l’Oise propose, dans la même séance, comme une mesure qui fera cesser les réclamations, de rendre les biens seulement aux enfans des condamnés qui n’ont qu’une fortune modique, et de donner aux autres une simple indemnité, de venir à leur secours.

Rewbell, depuis membre du directoire, allant plus loin encore dans un discours du 1er floréal, s’oppose à la restitution des biens des condamnés à leurs enfans innocens, d’après la supposition gratuite et générale que les condamnés étaient tous des conspirateurs de l’intérieur ; que tous ont donné des secours aux émigrés. Il termine sa déclaration par dire que, rendre les biens aux enfans des condamnés, c’est donner aux émi-