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projet de garder la devise de l’Académie, à l’immortalité, et tous nos statuts, sauf les différences qu’y doit apporter la forme nouvelle de notre gouvernement. C’est ce motif que les membres de l’Académie française, résidant à Paris, ont fait valoir auprès de leurs confrères absens pour les ramener.

» Si nous n’eussions voulu former qu’une société littéraire occupée des travaux suivis que demande la composition d’un dictionnaire, d’une grammaire, etc., sans conserver l’organisation de l’ancienne Académie, en ce qu’elle a de compatible avec le nouvel ordre de choses, la liste que nous vous avons adressée pour nous associer de nouveaux membres eût été fort différente.

» Nous n’y aurions fait entrer ni les deux consuls, ni vous-même, citoyen ministre, puisque nous ne pouvons ignorer que vos importantes occupations ne vous permettent pas de concourir à un travail suivi, et d’être membre actif d’une société littéraire. Nous aurions pensé de même du ministre des relations extérieures et des conseillers d’état, bien que la voix publique les appelât à l’Académie française, rétablie sur ses anciens fondemens. Je ne crains pas même de dire que, dans cette hypothèse, quelques-uns de nos anciens confrères, tels que les citoyens Target et d’Agueseau, remplissant des places de magistrature qui demandent toute leur assiduité, nous eussent paru déplacés dans une société purement littéraire.

» En nous rassemblant sur votre invitation pour