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Citoyen ministre,

» On m’a communiqué la lettre par laquelle vous invitez les membres de l’ancienne Académie française à se rassembler de nouveau, pour dresser le règlement de la société littéraire libre que-vous les engagez à former.

» Je ne concerte point ma réponse avec mes confrères ; je vous dois de vous exposer mon opinion avec une franchise qu’encourage votre bienveillance pour les lettres, qui se montre dans le projet même auquel je ne crois pas pouvoir accéder : ayez la bonté, citoyen ministre, de prendre connaissance par vous-même des motifs qui excusent et justifient ma résolution.

» Je ne connais pas encore quels sont, parmi les nouveaux membres proposés, ceux qui acceptent. Je vois par votre lettre que les deux consuls, et vous-même, citoyen ministre, ne croyez pas pouvoir concilier vos grandes occupations avec le titre et les devoirs de membre de la nouvelle société. J’ai des raisons de croire que, parmi ceux que nous avons inscrits sur notre liste, il en est plusieurs autres dans la même disposition. Or, cette réduction, et la perte que nous faisons de collègues les plus capables d’honorer et de soutenir le nouvel établissement ; ne peut manquer d’influer sur la résolution qui resté à prendre aux anciens membres pour s’attacher à la société lit-