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que vous preniez le titre d’académiciens français ; que vous vouliez rétablir l’Académie française. Vous connaissez trop bien les lois de votre pays pour prendre un titre qu’elles ont supprimé. Mais la publication de vos statuts répondra à tout : vos travaux achèveront d’imposer silence à vos détracteurs.

» Le local que je vous ai destiné est prêt. J’apprendrai avec intérêt que vous êtes réunis, et je vous prie de m’instruire exactement de vos progrès.

» Je vous salue,

» Signé : L. Buonaparte. »

Cette lettre me soulagea d’une grande peine en me fournissant des motifs raisonnables et puissans de tirer mon épingle du jeu, et en me faisant voir, comme tout-à-fait avorté, un plan mal conçu et dont l’exécution avait été mal conduite. Suard partagea cette disposition, et nous écrivîmes, chacun de notre côté, au ministre, une réponse qui nous parut définitive. Nos deux lettres sont dans le même sens, et chacune à notre manière. Voici la mienne, que j’envoyai ouverte à Duquesnoy, en y joignant pour lui-même un autre lettre dont je conserverai quelques fragmens à la suite de la première.