Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 1 1882.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

détail nous donnons une grande idée de nous aux nations !


» Ma foi, juge et plaideurs, il faudrait tout lier.


» Adieu, mon cher abbé ; mon adresse est à Postdam en Brandebourg ; mais ne m’écrivez pas passé le 14 du mois prochain, parce que je compte partir le 25 ou le 26. »

À cet amusement théologique et philosophique, comme on voudra l’appeler, j’en joignis un autre d’un genre bien different ; c’était celui d’entendre improviser la fameuse Corilla, appelée en son nom Magdalena Morelli, que je retrouvai depuis à Naples et à Florence.

Comme peu de gens ont vu des improvisateurs, au moins de ceux qui ont quelque célébrité, je parlerai de ce talent et des souvenirs qu’il m’a laissés.

La signora nous recevait fort obligeamment, quelques-uns de nos abbés français et moi ; et, après un ou deux quarts-d’heure de conversation, elle était toujours également prête et également complaisante à improviser pour nous.

On lui donnait le sujet. Elle se recueillait un moment, et commençait à débiter assez posément quelques stances sur la mesure et le rhythme de celles du Tasse et sur un air syllabique fort simple, qu’accompagnait derrière elle un joueur de clavecin, ou plutôt d’une petite épinette. À mesure