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eaux, en diminuant les frais d’entretien, en relevant le niveau des eaux pour le rapprocher de la surface du sol, en régularisant l’écoulement du surplus des eaux d’arrosage ;

2o Substituer le régime des irrigations au système des bassins d’inondation dans la partie où ceux-ci subsistent encore ;

3o Régulariser le débit du Nil de façon à diminuer les crues trop fortes et à augmenter les étiages trop faibles.

On a commencé à réaliser ce programme depuis les conventions internationales de 1884, par des travaux répartis dans la Basse-Égypte, dans le Faynoum et dans la partie de la Haute-Égypte arrosée par le canal Ibrahimieh.

Ces travaux comprennent notamment la consolidation du grand barrage du Nil dû à Mougel-Bey et qui n’a jamais pu être que partiellement utilisé par suite de l’insuffisance de ses fondations.

La seconde partie du programme ne pourra être abordé de longtemps à cause des ressources financières trop limitées du pays. La réalisation de la troisième partie est naturellement encore plus éloignée, bien que des projets soigneusement étudiés et facilement réalisables aient été présentés par la Société des études du Nil. Rappelons à ce sujet que notre collègue, M. Cotard, a développé, cette intéressante question devant notre Société, dans la séance du 13 février 1884.

L’ouvrage de M. Barois donne la description des principaux ouvrages d’irrigation établis en Égypte, avec des détails sur la construction et l’entretien des canaux, des digues et des ouvrages d’art.

Nous signalerons parmi ces ouvrages, les usines élévatoires d’Atfeh et du Katatbeh : c’est dans cette dernière que sont établis les machines Farcot, dont notre président actuel, M. Brüll, nous a donné la description dans la séance du 5 novembre 1886.

L’auteur s’étend considérablement sur les procédés d’élévation, dont quelques-uns des plus primitifs tels que le nattal, le chadouf et le sakié, se sont transmis à travers les siècles avec le caractère de tradition et d’invariabilité que conservent la nature et les choses d’Orient, et sur l’emploi des eaux d’arrosage. La question agricole proprement dite, les cultures pratiquées en Égypte et les avantages résultant à ce point de vue de l’irrigation, sont étudiés très en détail et cette étude est complétée par l’examen des lois et règlements concernant la matière et du régime de la propriété foncière en Égypte.

L’ouvrage est accompagné d’un atlas de 22 planches donnant les cartes nécessaires pour l’étude du régime hydraulique du pays, les principaux ouvrages d’art avec les détails utiles, plus quelques photographies représentant les moyens classiques et primitifs d’élévation des eaux dont nous avons parlé plus haut.

Le Rédacteur de la Chronique,
A. Mallet.