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CHAPITRE IX


Le plan XVII. — Idées qui ont servi de base
au plan de concentration.


Après avoir rappelé dans quelle atmosphère nous vécûmes les années d'avant-guerre, je me propose maintenant de retracer la genèse du plan XVII.

Avant d'entamer des études pour fixer nos idées sur nos possibilités de manœuvre, je tins à faire étudier le terrain sur lequel les opérations pourraient éventuellement nous conduire.

Au printemps de 1912, je fis dans le grand-duché de Luxembourg et en Belgique méridionale des reconnaissances par deux officiers de l'état-major de l'armée, le lieutenant-colonel Duport et le commandant Barthélemy. Tous deux avaient mission d'étudier le terrain dans des hypothèses offensives précises. A cette époque, comme je l'ai dit plus haut, nous espérions encore pouvoir utiliser la Belgique pour nos opérations offensives. Bien que cette hypothèse ne se soit pas réalisée, ces reconnaissances ne furent pas inutiles. Elles me prouvèrent que la caractéristique de ces régions était une sorte de compartimentage présentant de sérieuses difficultés pour la conduite d'une action d'ensemble. Mais somme toute, ni le grand-duché, ni le Luxembourg belge ne se révélaient guère moins favorables que le nord de la France et la région de Charleroi parsemés d'agglomérations importantes, coupés de clôtures, qui rendaient difficiles le mouvement des armées. Le Grand-Duché et le Luxembourg belge me semblaient même, avec leurs zones couvertes, plutôt favorables à un