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CHAPITRE II


L'organisation du front. — Le problème du matériel.


Au moment où se produisaient les derniers soubresauts de la bataille des Flandres, sur le théâtre d'opérations russe les armées allemandes et austro-hongroises reculaient en Prusse orientale, et en Pologne de Varsovie à Czernovitz. A partir du 10 novembre 1914, nos services de renseignements signalaient d'importants transports de troupes allemandes. Dans les premiers jours de décembre, il paraissait établi que ces transports avaient enlevé du front franco-anglo-belge la valeur de quatre à cinq corps d'armée et cinq divisions de cavalerie.

Le moment apparaissait donc comme des plus favorables pour la reprise de nos offensives.

Néanmoins, avant d'entreprendre de nouvelles opérations d'ensemble, et après une bataille ininterrompue de trois mois, il était indispensable de procéder à la constitution de réserves, au recomplètement de nos effectifs et des approvisionnements en munitions ; il fallait également constituer l'outillage spécial que demandaient les opérations de guerre de siège que nous allions, tout d'abord, être obligés de mener, avant de reprendre la guerre en rase campagne.

De toutes ces tâches, la plus urgente était le retrait du front des grandes unités à rendre disponibles pour les opérations que je me proposais d'entreprendre.

Le 12 novembre, j'adressai aux armées une note[1] pres-

  1. Note n°2663 du 12 novembre 1914.