de ces sortes de conquêtes, et des musées furent établis. Il étoit nécessaire, soit pour éviter la confusion, soit pour faire connoître les richesses qu’ils renfermoient, de les disposer dans un certain ordre ; et l’on ne pouvoit atteindre ce but que par l’étude des objets, que l’on vouloit classer. Un respect trop religieux pour l’autorité des premiers naturalistes avoit jusqu’alors retardé les progrès de la science. Il commença à s’affoiblir ; l’on aima à vérifier, de ses propres yeux, les faits qu’ils avoient avancés, et l’on en découvrit de nouveaux. L’ouvrage de Rondelet sur les poissons le prouve : car on y trouve plusieurs observations curieuses sur la respiration de ces animaux. La typographie et la gravure facilitoient et répandoient d’ailleurs la publication de ces recherches.
Une autre invention récente, et qui perfectionnée a eu une si grande influence sur la connaissance des animaux, commençoit à aggrandir le champ de ces études. Je veux parler de l’usage de ces verres convexes qui rajeunissent, en quelque, sorte, le plus précieux des organes de nos sens, celui de la vue, en étendant, par ce moyen artificiel, sa puissance au delà des limites que lui imposa la nature.
Rondelet, Belon et Gesner que l’on appeloit de son temps le Pline de l’Allemagne, donnèrent bien sur divers crustacés des observations utiles, mais ne traitèrent point des insectes.
Les écrits d’Aldrovande, mort en 1605, et le Théâtre des Insectes de Mouffet, publié en 1634, sont, en fait d’ouvrages généraux, pour les temps modernes, les seules sources auxquelles l’on puisse recourir. Jusqu’alors ou n’avoit guère porté son attention que sur un petit nombre d’espèces, généralement connues du vulgaire, et que, sous ce motif, l’on s’é -