zième siècle forme une époque remarquable : les Arabes expulsés définitivement d’Espagne, dont néanmoins, quoique mahométans, ils avoient été les bienfaiteurs sous le rapport des sciences et des arts ; le renversement de l’empire grec, que les États de l’Occident auroient dû soutenir, ainsi que le montrent les circonstances actuelles ; la terre des Miltiade, des Selon, des Lycurgue, des Démosthène, etc., souillée par la présence d’un peuple féroce, ennemi de toute instruction ; les lumières fuyant leurs persécuteurs, et récompensant noblement l’Italie de l’hospitalité qu’elle leur donne et trouvant surtout dans l’immortel Laurent de Médicis un protecteur zélé est puissant ; la fondation d’une trentaine d’universités dans les diverses parties de l’Europe ; l’invention de l’imprimerie et la découverte du nouveau monde, voilà, MM., des faits mémorables qui caractérisent ce quinzième siècle. Si vous l’opposez à ceux qui l’avoient immédiatement précédé et aux deux qui le suivirent, particulièrement au dix-septième, si fécond en grands hommes de tous genres, vous le considérerez comme l’aurore du plus beau jour succédant à la nuit la plus ténébreuse. Ces réflexions ne sont point étrangères à mon sujet ; car l’histoire naturelle se ressentit aussi de ce concours d’événémens politiques et littéraires, et notre France peut se glorifier d’avoir donné le jour à deux pères de la zoologie moderne, Belon et Bondelet. Le goût des voyages et de l’étude des productions de la nature se réveilla, devint plus dominant et plus universel. On conçut l’idée de recueillir et de rapporter dans sa patrie celles des pays étrangers que l’on visitoit, et qui paroissoient intéressantes. On commença à attacher quelque jouissance à la possession et à la conservation
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