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maintenues, on attribue certaines propriétés, n’importe qu’elles soient réelles ou imaginaires ; lorsqu’ils nous apporteront ces animaux, avec leurs divers noms usuels et populaires, ces difficultés de la zoologie primitive s’éclairciront probablement en majeure partie.

Je passe à la seconde période. Les écrits d’Aristote nous montrent que, de son temps au moins, on, avoit déjà étudié, et avec assez de détail, la composition extérieure des insectes et des crustacés ; qu’on avoit même donné une certaine attention à leurs manières de vivre, et, qu’on avoit ébauché une espèce de méthode.

Ces animaux faisoient partie de ceux que l’on distinguoit sous le nom d’exsanguia, sans sang, aneima en grec. On admettoit cependant l’existence d’une humeur ou d’une liqueur suppléant le sang dans ses propriétés ; on excluoit toutefois la présence de la graisse, du lard, matières qui, dans l’opinion du temps, étoient exclusivement propres aux animaux pourvus de ce liquide. On sait que M. Cuvier désigna d’abord ces mêmes animaux par la dénomination d’animaux à sang blanc. Le caractère négatif tiré de l’absence de la colonne vertébrale n’avait pas échappé aux premiers zoologistes. Neque spinam habent ut pisces, dit Wotton, dans son ouvrage intitulé de Differentiis animalium, et uniquement composé d’après les matériaux que l’antiquité lui avoit fournis. Une substance particulière, tantôt extérieure, tantôt interne, étoit censée remplacer les os et garantir la chair ; Malgré l’absence d’un squelette, le mot de vertèbres est cependant employé par cet auteur (pag. 175) à l’occasion des demi-segmens supérieurs du corps de certains insectes. On divisoit les animaux