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de convertir, respectant d’ailleurs mon siècle et cet auditoire, je repousserai comme superflue une discussion semblable, pour m’occuper d’un autre sujet, l’origine et les progrès de l’entomologie ou de la science des insectes. Lorsqu’on voit pour la première fois un grand monument ou un beau tableau, un sentiment de respect et de reconnoissance s’empare aussitôt de nous, et nous nous empressons de demander le nom de l’architecte ou du peintre auxquels l’on doit ces chefs-d’œuvre de l’art. Qu’il me soit donc permis d’offrir à votre mémoire les noms des hommes qui ont illustré la science aimable dont nous traiterons, de vous exposer leurs travaux et d’exciter envers eux votre religieuse gratitude. Vous le savez, l’espérance de trouver dans nos contemporains ou dans la postérité de justes appréciateurs de nos efforts littéraires est souvent notre unique récompense et notre plus douce consolation.

Il en est de l’origine de l’entomologie comme de celle des autres branches de l’histoire naturelle. Dans un contact perpétuel avec les productions du Créateur, l’homme dut d’abord se borner à distinguer les insectes qui lui paroissoient nuisibles, et ceux, mais en bien plus petit nombre, qu’il jugeoit utiles. Les ministres d’une religion très-ancienne, le sabéisme, crurent avoir trouvé dans les habitudes de certains insectes très-communs et frappoient habituellement les regards de la multitude, des images propres à exprimer, au moyen de figures, quelques idées de leur culte ; ces insectes devinrent dès-lors des sujets d’emblêmes ou d’allégories. Telle est, messieurs, l’origine de l’entomologie, l’intérêt et la superstition. Elle n’existoit pas encore comme science, puisqu’elle se