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sigûe violation du droit des gens^ et pour satisfaire la ven- geance d’une femme passionnée, fut jeté dans les cachots de Messine , ce fut l’ingénieuse humanité de M. Banks qui péné- tra la première dans le souterrain où il gémissoit caché à tout l’univers, et qui lui donna avec quelques soula^emenS; des nouvelles de son pays et de sa famille. S’il ne parvint pas à le faire rendre à la liberté, ce ne fut pas faute d’employer tous les moyens imaginables auprès du gouvernement qui le dé- tenoit avec tant d’injustice. Et ce que. M. Banks faisoit pour nos compatriotes, il ne mettoit pas moins de zèle h le de^ mander pour les siens. Chacun se souvient de cette autre vio- lation du droit des gens par laquelle des milliers d’Anglais résidant ou voyageant paisiblement en France, furent décla- rés prisonniers de guerre. M. Banks s’empressa de découvrir tous ceux en faveur de qui on pouvoit alléguer quelq.ue oc- cupation on quelque titre Scientifiquefc’étoki par l’Institut qu’il les faisoit réclamer, et l’Institut n’étoit pas plus difficile que lui sur le prétexte. On parvint ainsi à soustraire plus d’un personnage digne d’estime à une captivité qui lui auroit peut-être été fatale. Certes, celui qui use ainsi de son influence a bien le droit de veiller à ce qu’elle demeure intacte 5 c’est même un de- voir pour lui, et dans cette lutte universelle pour le pouvoir, lorsque le hasard en fait écheoir quelque parcelle à un homme animé de pareils sentimens, s’il négligeoit de la conserver, la société toute entière auroit droit de se plaindre. Voilà l’unique réponse que les amis de M. Banks aient à faire à ce que l’on a pu dire contre le soin jaloux avec lequel il préve- ûoit ce qui pouvoit aiFoiblir la considération de sa place ou