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kopîng, et de quelques autres personnes dignes de prendre part à une telle entreprise.

Un hasard heureux leur fit visiter en passant cette île de Staffa, si intéressante par l’immense amas de colonnes basaltiques qui en forme le massif, et par cette grotte de deux cent cinquante pieds de profondeur, toute entourée de ces colonnes, dont la régularité naturelle égale ce que les arts de l’homme ont produit de plus surprenant. Il est singulier que cette merveille de la nature si voisine d’un pays très-habité ait été si peu connue; mais bien que l’île eût été nommée par Buchanan, personne n’avoit rien dit de sa structure extraordinaire, et l’on peut la regarder comme une découverte de nos voyageurs.

Bientôt ils arrivèrent en Islande. Ce n’étoit plus ce peuple heureux de la mer du Sud à qui la nature a prodigué tous ses dons. Un sol également désolé par le feu des volcans et par des hivers de neuf mois; la plaine hérissée presque partout de roches pelées et tranchantes , des hauteurs toujours couvertes de neiges, des montagnes de glace que la mer apporte encore pendant un été si court, et qui souvent font recommencer l’hiver; tout semble annoncer aux Islandais la malédiction des puissances célestes. Ils portent l’empreinte du climat: leur gravité, leur aspect mélancolique, font un aussi grand contraste avec la gaieté légère des insulaires de la mer du Sud, que les pays habités par les deux nations; et toutefois les habitans de l’Islande ont aussi leurs jouissances, et des jouissances d’un ordre supérieur : l’étude, la réflexion adoucissent leur sort; ces grands édifices naturels de basaltes, des immenses jets d’une eau bouillante ou co