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à se priver de leur secours. Fut-ce jalousie ou regret d’avoir vu partager sa gloire par des hommes qui avoient partagé si efEcacement ses travaux? Fut-ce le souvenir de quelques embarras que lui avoient occasionés, pendant son premier voyage, les égards dus à des personnages considérables ? Nous ne prétendons pas le décider. Ce qui est certain, c’est qu’il fit détruire de son chef sur le vaisseau divers arrange- mens que M. Banks y avoit faire , et que celui-ci dans un moment d’humeur renonça à tous ses projets. Je ne chercherai point ici à prononcer entre eux : si l’on songe que le capitaine Gook se brouilla avec les deux Forster, qui remplacèrent dans ce second voyage MM. Banks et So- lauder^ que dans le troisième il refusa d’emmener aucun naturaliste, qu’il n’y en a pas eu depuis sur les expéditions nautiques des Anglais ; et que ceux qui se sont embarqués sur les nôtres, ont cru bien rarement avoir à se louer de leurs conducteurs, on trouvera peut-être que la liberté d’ac- tions, dont les hommes de cabinet ont l’habitude, a peine à se concilier avec la discipline sévère si nécessaire sur un vais- seau j et l’on ne fera de reproche ni à nos deux naturalistes, ni au grand navigateur qui ne put s’arranger avec eux. Cependant M. Banks, ne pouvant accompagner Cook , résolut de diriger son ardeur d’un autre côté. Les contrées du Word, l’Islande surtout, si remarquable par ses phéno- mènes volcaniques, lui offroient encore assez de sujets de recherches. Ea quelques semaines un navire fut nolisé, meublé de tout ce’ qui étoit nécessaire à des naturalistes, et M. Banks partit le 12 juillet 1772, accompagné Je son fidèle Solander, du Suédois Uno de Troi], depuis évêque de Lin