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digne d’en faire usage. Fabricius a disposé de tous ses in- sectes. Il avoit donné à notre confrère Broussonnet, pour richthyologie qu’il avoit commencée, des échantillons de tous ses poissons. Les botanistes qui ont eu besoin de voir ses plantes, ont consulté librement ses herbiers; Gaertner en a sans cesse profité pour son admirable histoire des fruits et des graines, et Vahl pour ses eclogae ; et dans ces derniers temps, l’excellent ouvrage de M. Robert Brown, sur les plantes de la Nouvelle-Hollande, ouvrage fait chez M. Banks et au milieu de ses collections, a rempli et au-delà tout ce que l’on auroit pu espérer de lui-même. Il avOit d’ailleurs répandu dans tous les jardins de l’Europe les graines de la mer du Sud, comme dans la mer du Sud il avoit distribué les nôtres; enfin il se reposoit sur l’idée que pour ce qui pouvoit toucher à l’utilité immédiate, le but de son voyage étoit rempli autant qu’il pouvoit l’être. EfFectivement une foule de beaux arbustes qu’il a rapportés le premier, ornent aujourd’hui nos bosquets et nos terres. La canne d’Otaïti, qui donne plus de sucre et se moissonne plus souvent, est venue réparer en partie les désastres de nos colonies; l’arbre à pain porté dans les contrées chaudes de l’Amérique leur rendra des services non moins grands que ceux que l’Amé- rique nous rendit autrefois en nous donnant la pomme de terre; le lin de la Nouvelle-Zélande, dont les fils sont plus tenaces que ceux d’aucune autre plante, est cultivé parmi nous et sera infailliblement quelque jour un» acquisition im- portante pour notre marine ; plusieurs ^e nos bassins se sont embellis du cigne noir; le kanguroo, le phascolome se sont répandus dans quelques-uns de nos parcs, et rien n’empêche