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ductions de la nature, et surtout celles du règne végétal; bientôt son goût pour les plantes se changea en passion, et il fit à leur recherche tous les sacrifices qu’elle exige : le pre- mier, comme l’on sait, est de beaucoup voyager à pied; et ce sacrifice est plus pénible qu’un autre , dans un pays oîi cette manière d’aller est si peu usitée, qu’elle pourroit à elle seule rendre un homme suspect : aussi prit-on plus d’une fois notre jeune botaniste pour un voleur; et un jour que la fatigue l’avoit obligé de s’endormir loin de la grande route , des officiers de police le saisirent violemment et le menèrent lié devant un magistrat, que cette aventure égaya beau- coup. Cependant son ardeur pour l’étude ne lui faisoit pas ou- blier le soin de ses affaires : dès-lors aussi il songeoit qu’une grande facilité pour rendre des services à la société, c’est de se mettre en état de les lui rendre sans lui demander de secours. Sa propriété la plus considérable étoit à Revesby, dans le comté de Lincoln, sur la lisière de cette vaste étendue de prairies marécageuses qui entourent la baie de Boston, et dont la nature est tellement semblable à celle de la Hol- lande, qu’elle porte dans une de sesjDarties le même nom que cette province. Il passoit une partie de l’année dans cette campagne; il y perfectionnoit l’art de conduire les canaux et d’élever les digues, si important pour l’améHoralion d’un pareil territoire; il peuploit les étangs et les petits lacs de cette contrée aquatique, et s’y amusoit quelquefois à la pêche : on dit même que ce fut dans cet exercice qu’il se lia d’amitié avec Jean de Montagii, comte de Sandwich, de- venu dans la suite chef de l’amirauté, et qui a vu son nom