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MÉMOIRES DU GÉNÉRAL DE MARBOT.

de Prusse ne parvint qu’à grand’peine à gagner Magdebourg, puis Berlin, et l’on prétend même que la Reine fut sur le point de tomber au pouvoir des coureurs de notre avant-garde.

Le corps d’Augereau passa l’Elbe auprès de Dessau. Il serait trop long de raconter les désastres de l’armée prussienne ; il suffit de dire que des troupes qui avaient marché contre les Français, pas un bataillon ne parvint à s’échapper ; ils furent tous pris avant la fin du mois. Les forteresses de Torgau, Erfurt et Wittemberg ouvrirent leurs portes aux vainqueurs, qui, franchissant l’Elbe sur plusieurs points, se dirigèrent vers Berlin. Napoléon s’étant arrêté à Potsdam, y visita le tombeau du grand Frédéric ; puis il se rendit à Berlin, où, contre son habitude, il voulut faire une entrée triomphale. Le corps du maréchal Davout marchait en tête du cortège ; cet honneur lui était bien dû, car il avait plus combattu que les autres. Venait ensuite le corps d’Augereau, puis la garde.