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DISCOURS DE M. ALPHAND

SUR

M. LE BARON HAUSSMANN[1]


Messieurs,

L’émotion que ressent chacun de vos nouveaux élus à qui incombent suivant l’usage l’honneur et le pieux devoir de retracer, dans une courte notice, la vie et les travaux de son prédécesseur, je l’éprouve d’autant plus profondément que j’ai été mêlé de plus près à la vie publique et aux travaux du baron Haussmann. Permettez-moi d’ajouter que cette collaboration de chaque jour, qui dura près de vingt ans, avait fini par établir entre le Préfet et l’Ingénieur les sentiments les plus vifs d’estime et d’affection réciproques, je dirais presque d’amitié, sans la différence d’âge qui nous séparait.

Le Baron Haussmann a appartenu à l’Académie des Beaux-Arts. Elle l’avait choisi parce qu’il a transformé Paris et qu’il en a supprimé les ruelles sombres, étroites et malsaines qui le déshonoraient, pour créer, par des voies magnifiques, la plus belle et la plus artistique des capitales. Il avait toujours aimé et protégé les Arts et les artistes dont il se disait plaisamment un peu le confrère.

  1. Lu à l’Académie des Beaux-Arts, le 26 décembre 1891.