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administratif, rédigés par des hommes instruits, intelligents, mais forcément secs et dogmatiques. Réduit à leur seul secours, l’avenir pourrait à la rigueur reconstruire le squelette de cette partie de notre histoire. La vie toutefois y ferait défaut. C’est cette vie, au contraire, qu’on trouvera à toutes les pages des Mémoires du Baron Haussmann. Rien de plus vécu en effet que le récit de ses débuts dans les sous-préfectures, dans les préfectures, que cet exposé de son œuvre à Paris, au milieu de tous ses collaborateurs qu’il évoque pour les associer à ses discussions, à ses luttes, à ses succès.

L’intérêt déjà si intense que ces Mémoires présentent dès à présent ira, nous osons le prédire, en grandissant toujours.

Que ne donnerait-on pas aujourd’hui pour posséder le récit de la transformation de Rome par Auguste, et de combien de menus poèmes ne ferait-on pas le sacrifice en échange d’un travail qui nous révélerait l’Administration pratique des Romains ?

On ne saurait songer à donner ici une biographie du Baron Haussmann. Il l’a fait lui-même dans ses Mémoires.

Un homme éminent dont on déplore également la perte, M. Alphand, a tout juste assez survécu à l’ancien Préfet pour lui rendre, à l’Institut où il venait d’être nommé, un légitime et solennel hommage.

Cette œuvre, des plus remarquables par la sûreté de jugement et la noblesse des pensées, ne peut être passée sous silence.

On nous saura gré d’en reproduire quelques parties en tête de ce volume.