Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 3.djvu/544

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de faire affecter spécialement au Tribunal de Commerce et aux Conseils de Prud’hommes, ces justices de paix de la juridiction consulaire.

Lors du prolongement de la rue de Rivoli, de la Place de l’Hôtel-de-Ville à la rue Saint-Antoine jusqu’à la Place de la Bastille, j’avais fait réserver, entre ces deux grandes artères, sur l’ancienne Petite-Place Baudoyer considérablement agrandie, derrière la Caserne Napoléon, un grand terrain s’étendant jusqu’à la rue du Pont-Louis-Philippe, sur lequel M. Bailly édifia la grande et belle Mairie du IVe Arrondissement, isolée sur ses quatre faces. Pour la première fois, moyennant une dépense qui monta, j’en conviens, à 2,147,000 (mobilier compris), il put largement déployer son talent aussi correct que distingué.

Il put également lui donner libre carrière dans l’édification du Tribunal de Commerce, auquel j’avais aussi fait réserver, lors de l’ouverture du Boulevard du Palais, un emplacement de choix, non moins bien encadré de toutes parts entre ce Boulevard, le quai Desaix, le Marché aux Fleurs et la rue Constantine, à la sortie du Pont au Change, en face de la Tour de l’Horloge de l’ancien Grand Châtelet, qui fait l’angle du Tribunal de première instance et du quai de l’Horloge.

Le Tribunal de Commerce, que j’ai vu, dans ma jeunesse, aussi mal installé que possible, dans une masure du Cloître Saint-Merri, occupait, depuis la construction du Palais de la Bourse, la plus grande