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sans peine, un agencement de la nouvelle Place dans lequel Saint-Germain-l’Auxerrois eût sa raison d’être. Je crus l’avoir trouvé dans l’élévation de la Mairie, suivant un alignement biais, en sens inverse de celui de l’Église et la construction d’une tour faisant face à la grande entrée du Louvre, qui leur servirait de lien et relèverait l’ensemble sous prétexte de clocher.

Pour encadrer ce fond de place, deux massifs de maisons à toute hauteur, bâties, d’une part, à l’angle du quai de l’École, d’autre part à l’angle de la rue de Rivoli, sur l’alignement de la rue du Louvre, parallèlement à la colonnade, vinrent rendre toute leur importance aux belles proportions de celle-ci, que cet immense vide semblait dévorer.

En effet, s’il faut, autour d’un monument, assez d’air pour permettre au visiteur d’en embrasser l’ensemble, il n’en faut pas trop non plus. On put en juger par l’École Militaire, qui semblait ramper sur le sol depuis que l’Empereur m’avait fait enlever les buttes plantées du Champ-de-Mars, qui lui servaient de cadre.


M. Ballu, chargé d’édifier la tour formant le motif principal de la nouvelle place, en avait fait une œuvre charmante ; mais il dut en diminuer la hauteur, lorsque l’Empereur observa, des Tuileries, que le sommet en paraissait au-dessus du Louvre, à gauche du pavillon central, et accusait ainsi trop nettement le défaut de parallélisme des deux Palais.

Pour justifier cette addition à Saint-Germain-l’Auxerrois, dont le clocher historique suffisait de reste à son service religieux, j’y fis installer un carillon modèle, avec