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espaces impossibles à éclairer plus immédiatement.

M. Hittorf ne fut pour rien dans la transformation des Champs-Élysées, postérieure de quatre ans à celle de la Place de la Concorde.

On l’a vu précédemment : c’est par le service des Promenades et Plantations que, pendant la Campagne d’Italie, en 1859, je fis établir des massifs d’arbustes et de fleurs dans les parties des anciens quinconces, dont les ormes étaient morts ou mourants de vieillesse. J’avais fait remplacer par des marronniers ceux des parties conservées, notamment ceux de la grande Avenue et de ses contre-allées multiples, et assainir l’ensemble de cette magnifique promenade par le drainage de nombreux égouts et par des nivellements ménagés avec soin.

Je croyais avoir ainsi préparé une surprise agréable à l’Empereur, pour son retour de la Guerre. Loin de là, ces changements, si bien accueillis du Public, contrariaient le Souverain d’une manière visible. Il n’en dit rien ; mais son silence, au sujet d’une opération si considérable, entièrement accomplie durant son absence relativement courte, était significatif. Jamais, du reste, Il ne m’en parla depuis lors. Je suppose qu’Il regrettait les grands quinconces où la circulation des foules était évidemment plus facile qu’entre les massifs actuels.


Je l’ai déjà dit, au sujet du Service des Promenades et Plantations, si l’Empereur n’aimait pas la suppression des arbres existants, il permettait difficilement d’en mettre sur les espaces libres à la vue.

Les plantations de la Plaine de Longchamps ne lui