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ÉTAT DES CHOSES EN 1853. M. DESCHAMPS

Ce Service n’existait encore qu’à l’état d’embryon lors de mon entrée à l’Hôtel de Ville, en 1853. Il s’est développé dans des proportions considérables, parallèlement à l’œuvre même dont il fut le principal organe. L’extension des limites de Paris, en 1859, vint plus que doubler son champ d’activité. J’y réunis, graduellement d’ailleurs, comme en formant le corollaire naturel, tout ce qui se rapportait à la « Voirie » parisienne, — c’est ainsi qu’on désigne le Service de police de la Voie Publique, dont il n’était précédemment, au contraire, qu’une sorte d’accessoire.

Il se personnifia peu à peu, de même que le Service des Eaux et Égouts, et celui des Promenades et Plantations, que je créai de toutes pièces, dans l’homme d’un mérite hors de pair que je mis à sa tête, qui sut l’organiser conformément à mes vues, et qui le dirigea pendant mon édilité de 17 ans, avec une incontestable supériorité.

Le Plan de Paris, c’était M. Deschamps !

Si le nom de ce précieux fonctionnaire, toujours prêt, digne de toute confiance par son caractère intègre, aussi bien que par la sûreté de son travail, deux qualités essentielles dans le poste qu’il occupait, n’a pas la notoriété que d’autres ont justement acquise, hors du milieu tout administratif où son action féconde était fort appréciée ; si l’on ignore généralement que c’est lui qui traça toutes les voies magistrales dont on admire aujourd’hui la belle ordonnance et l’ampleur, cela tient sans doute aux habitudes modestes de son