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poste de Surnuméraire, auquel cette administration l’avait nommé. Je le retrouvai, longtemps après, Contrôleur Principal, et je l’aidai, quand il fut en ligne, à passer Inspecteur ; puis, Directeur.

Je le chargeai de présider à l’estimation de tout ce que me cédait M. Daubin, et d’en arrêter le compte avec le pauvre homme, sans trop le discuter.

Au surplus, sachant que je ne resterais qu’un temps limité dans cet arrondissement, dont le séjour devait être dépourvu d’agréments, en hiver, je me gardai bien de faire plus qu’une installation sommaire dans la Sous-Préfecture.

Je conclus un arrangement avec le maître du principal hôtel d’Yssingeaux, non seulement, pour le service de ma table ; mais encore, pour la fourniture du linge de maison qui m’était nécessaire. Il me procura sans peine un jeune domestique, assez bien stylé ; car, le pays abonde en gentilhommières sans cachet, abusivement décorées du nom de châteaux, qu’habite l’aristocratie locale, généralement peu fortunée, mais dont le séjour dégrossit tout au moins les gens à gages qu’elle recrute autour d’elle.

Le seul castel ayant un certain caractère est celui de La Tour-Maubourg, dans la commune de Saint-Maurice-du-Lignon. Il appartenait alors à un vrai grand seigneur, le marquis de La Tour-Maubourg, Pair de France, dont le frère, le comte Septime, Pair de France, à son tour, était Ambassadeur à Rome.

M. de Romeuf, Substitut du Procureur du Roi (dont la famille appartenait à l’arrondissement de Brioude),