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souvent consciencieuses ; des attaques, aussi violentes qu’injustes ; des hostilités systématiques et passionnées, dont le temps n’a pas encore eu complètement raison.

Quant au style, je ne m’en préoccupe guère.

Il est tout d’une venue ; c’est celui d’un récit familier, d’une conversation intime.

Qu’on veuille bien ne pas l’oublier : j’avais la conviction que mes enfants, mes proches et quelques amis sûrs, indulgents, me liraient seuls, quand j’ai successivement écrit les divers chapitres de mes deux premiers volumes et la plupart de ceux du troisième. Il s’y trouve donc bien des détails qui pourront sembler superflus, et des anecdotes qui risquent d’être dépourvues d’intérêt pour le public.

Du reste, je n’ai jamais eu de prétentions à I’Académie Française, bien que je m’y reconnusse assez peu de titres littéraires pour en faire valoir utilement d’autres, à défaut de ceux-là. Mais, je ne suis pas un grand Français, comme notre vieux camarade du collège Henri IV, mon ancien de pas mal d’années, Ferdinand de Lesseps, le perceur d’isthmes ! Je suis tout simplement un Parisien, parvenu, contre vent et marée, à se faire un nom, et encore, un nom contesté, dans sa chère ville natale.

Personne n’a même eu la pensée de me réserver un siège dans la Section d’Administration de l’Académie des Sciences Morales et Politiques, lors de la création de cette nouvelle classe de l’Institut, sous l’Empire. J’y