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Lorsque nous eûmes passé en revue toutes les richesses que Poitiers nous offrait sous ces trois rapports, nous fîmes des pointes dans les parties les plus intéressantes du département. C’est ainsi que, Froissart en main, nous visitâmes, à l’ouest, et non loin de Poitiers, le champ de bataille où le Roi Jean fut fait prisonnier par le Prince Noir, à Vouillé. Une autre fois, après avoir recherché, près du confluent du Clain et de la Vienne, l’emplacement de l’ancienne ville romaine de Limonum, dont il ne reste que bien peu de vestiges, nous parcourûmes, près de Moussac-la-Bataille, les champs où Charles Martel défit les Sarrasins.

Ce fut, pour nous, une occasion de pousser jusqu’à Châtellerault, le pays des couteliers, afin d’y visiter la manufacture d’armes blanches du Gouvernement, que mettait en mouvement une chute d’eau produite par un beau barrage de la Vienne.

MORT DE CASIMIR PÉRIER.

J’eus l’occasion de parcourir, canton par canton, l’arrondissement de Poitiers, lorsque j’y fis, comme délégué du Préfet, au printemps de 1832, la tournée du Tirage au Sort de la classe appelée. Mais, je profitai de quelques invitations, pour visiter les autres arrondissements, dans l’été de 1831.

Pendant sa tournée de Révision, en 1831, mon Préfet me tenais en assez grande confiance déjà pour me donner mission de le suppléer à la Préfecture. Lors d’un congé qu’il prit, au commencement de 1832, le Ministre me chargea, sur sa proposition, de le remplacer par intérim, et quand j’obtins, à mon tour, d’aller voir ma