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sorte, à l’enregistrement et au départ, qui me revenaient sans conteste, mais dont un employé, placé sous les ordres du secrétaire particulier, s’occupait seul ; car le pauvre comte de Traversay ne faisait plus qu’apposer sa signature au bas des légalisations et des expéditions de pièces, et n’exerçait qu’un contrôle nominal sur le service des Archives.

Peu à peu, lorsqu’il s’aperçut que son nouveau Secrétaire Général n’était pas précisément le premier venu, le Préfet changea du tout au tout, et, sans aucune réclamation de ma part, me fit, aussi largement que spontanément, la situation à laquelle j’avais droit de prétendre, en vertu de mon titre, dans son administration.

J’établis alors, sans retard, entre l’enregistrement et le départ, qui rentraient dans mes attributions officielles, et les diverses divisions de la Préfecture, un ordre de service permettant de suivre chaque affaire, depuis son entrée jusqu’à sa sortie, dans toutes les phases de l’instruction qu’elle devait subir, et de signaler les oublis ou négligences de nature à retarder la solution qu’elle comportait.

Les divers chefs de division venaient, d’eux-mêmes, conférer avec moi des questions de Droit qui les embarrassaient, afin de pouvoir, au besoin, s’appuyer de mon opinion auprès du Préfet. Enfin, plusieurs projets de rapports au Gouvernement, sur des sujets importants et compliqués, notamment sur la mise à exécution de la nouvelle loi municipale et de la loi de la Garde Nationale, dans le département, lui fournirent, tout au moins, des éléments complets et méthodiquement classés, pour son travail personnel.