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il serait bien que ma candidature fût appuyée par quelques députés. Je revins, peu de temps après, escorté d’un groupe de ces honorables, à la tête desquels figurait M. Chevandier, Directeur des manufactures de Saint-Gobain, Député de la Meurthe, et ami de mon père.

Le fils de M. Chevandier, qui portait le nom de Chevandier de Valdrôme, fut, à son tour, Député, sous le second Empire. Il fit partie du néfaste Ministère Ollivier, auquel on doit la modification, prétendue libérale, de la Constitution de 1852, et la funeste guerre de 1870. Celle-ci précipita la chute de l’Empire, que celle-là, plus lentement et non moins sûrement, eût amenée, par le rétablissement du Régime Parlementaire en France.

Chargé du portefeuille de l’intérieur, pour lequel aucune aptitude spéciale ne semblait le désigner, M. Chevandier de Valdrôme contre-signa le décret me relevant de mes fonctions de Préfet de la Seine.

Le père avait contribué de son mieux à me faire ouvrir la carrière administrative, en 1831 ; le fils servit d’instrument pour la clore derrière moi, comme on le verra finalement, en 1870, plus de trente-huit ans après. — Singulier contraste !

Pour commencer, je désirais un poste de Secrétaire Général de Préfecture, où je pusse me préparer à l’administration active, par un certain maniement d’affaires.

Le 22 mai 1831, je fus attaché, comme tel, à la Préfecture de la Vienne.

Vingt-deux ans et quelques jours plus tard, le 23 juin 1853, j’étais nommé Préfet de la Seine.