CHAPITRE III
Grâce au Prince Royal, je pouvais facilement aborder la vie publique dès les premiers temps de la Monarchie de Juillet. Si modeste que fût mon rôle pendant les « Glorieuses Journées », il m’avait mis suffisamment en évidence auprès des personnages qui venaient de monter au Pouvoir, pour me créer des titres à leurs yeux. Et puis, un rapport de la Commission des Récompenses Nationales exagérait singulièrement l’importance des très légères blessures rapportées de mon enquête, imprudemment poussée trop loin, au Théàtre-Français, aussi bien que la valeur dont, en bonne conscience, ne témoignait pas assez le sabre de l’officier Suisse qui voulait me tuer. Cette arme, restée en ma possession, prouvait seulement que, plus vigoureux, par bonheur, je pris le meilleur moyen de l’en empêcher. Bon gré, mal gré, d’homme pacifique, j’étais passé, tout à coup, « Héros » !
Cette Commission, un moment toute-puissante, me fit décorer, d’office, de la croix spéciale de Juillet, croix à trois branches, correspondant aux trois journées qu’elle consacrait ; surmontée d’une couronne murale