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depuis, Général Commandant Supérieur de la Garde Nationale et Sénateur de l’Empire. Après, montant à cheval, nous gravîmes les hauteurs de Montmartre, où furent établis, suivant ses indications, des postes de défense, en cas de retour offensif des troupes royales de ce côté, dépourvu de toute fortification, comme le reste de Paris à cette époque.

Je rentrai, pour me mettre enfin au lit, et j’y restai plusieurs jours, à me rétablir tout à fait.

Pendant ce laps de temps, se passèrent des événements dont je n’ai pas à refaire l’histoire : l’installation d’un Gouvernement Provisoire à l’Hôtel de Ville ; le départ du Roi Charles X ; la ridicule expédition de Rambouillet ; la proclamation du Duc d’Orléans, comme Lieutenant Général du Royaume, etc., etc.

Dès que je le pus, je rejoignis le colonel Bro, et je l’accompagnai, quand, avec l’élite de ses hommes, il escorta le général Estève, chargé d’aller sommer le Commandant du fort de Vincennes, le marquis de Puyvert, de rendre cette place. Il n’y avait pas grand péril à courir, j’en conviens : le fort était presque entièrement dégarni de troupes. Quand nous rapportâmes la capitulation, dans la soirée, à travers le faubourg Saint-Antoine illuminé, et les flots pressés de la population, je me vois encore, en uniforme improvisé, conduisant notre avant-garde, à la tête d’un détachement d’artilleurs à cheval, presque tous Alsaciens, que nous ramenions.

Lorsque le Duc d’Orléans, élu Roi des Français, par les Députés, le 7 août 1830, prêta serment, le 9, dans