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tenais, au besoin, d’autres instruments moins pratiqués, lorsqu’ils manquaient d’exécutants ; car, par curiosité, j’avais essayé de plusieurs. Les jours de fête, on nous demandait de nous faire entendre dans la grande tribune de la chapelle.

J’y rencontrai M. Choron, qui dirigeait l’École de Musique Religieuse, et qui produisait là ses élèves, parmi lesquels se trouvaient Dupré et Roger.

Il existait, au fond de cette tribune, un pauvre vieux petit orgue à quatre registres, que M. Choron touchait. Je regardai comment il s’y prenait, et, sachant un peu de piano (sans en avoir jamais reçu de leçons), à force d’en voir jouer dans ma famille, un beau jour, avec l’aide d’un de mes camarades, comme souffleur, je m’avisai de faire parler, à mon tour, cet orgue poussif. J’y parvins à peu près. Informé des premiers résultats de mon entreprise, M. Choron s’offrit à me donner des leçons d’Harmonie, pour la faciliter. Je fus assez bon élève pour arriver, en peu de temps, au bout du savoir de mon maître.

À ma sortie du collège, je m’enquis des moyens de m’en procurer un autre, qui put me mener plus loin dans la science musicale, et l’on m’envoya chez M. Reicha, Professeur de Contrepoint et de Fugue au Conservatoire, qui me déclara ne pas donner de leçons particulières ; mais, qui me fit obtenir une carte d’auditeur, c’est-à-dire d’élève libre de sa classe.

Je suivis, deux ans, cette classe renommée, où Berlioz était élève artiste.

Rebelle aux règles du Contrepoint, ce grand musicien cherchait sa voie par ailleurs. Ai-je besoin d’ajouter