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crétaire-Bibliothêcaire de notre ancien condisciple, devenu Prince Royal, et resta, jusqu’à sa fin, attaché à la famille d’Orléans.

La Borderie est mort jeune.

Quant à Ferdinand Le Roy, je le revis, bien après 1830, à Bordeaux, Secrétaire Général de la Préfecture de la Gironde, et gendre du Préfet, quand je fus nommé Sous-Préfet à Blaye. Il devint Préfet de l’Indre et de la Nièvre. Sous I’Empire, je le fis rentrer au service public, comme Directeur de Caisse des Travaux de Paris.

Nous eûmes, le Prince et moi, pour camarade de classe, mais externe, à partir de la quatrième, Alfred de Musset, en qui rien n’annonçait encore le grand poète. C’était un très joli garçon ; blondin, comme nous ; moins vigoureux ; mais, aussi, de taille élancée ; très recherché dans sa tenue ; plein d’afféterie dans ses manières. On l’appelait : « Mademoiselle de Musset » !

À cette époque, classiques et romantiques vivaient à l’état de guerre ouverte. Musset tenait pour ceux-ci, et les emprunts qu’il leur faisait, horripilaient nos professeurs plus que je ne saurais le dire.

Nous avions encore, avec nous, Jules de Lesseps, décédé l’an dernier, frère de Ferdinand de Lesseps, le perceur d’isthmes. Celui-ci faisait alors sa Philosophie.

Au collège Bourbon, je me suis trouvé camarade de classe de M. Legouvé, qui siège maintenant, à si juste titre, au nombre des Quarante de l’Académie Française. J’y fis connaissance, en même temps, d’une façon plus suivie, avec les deux fils de Casimir Périer, dont l’aîné fut Ministre de l’Intérieur, sous la Présidence républicaine de M. Thiers, et avec M. Béhic, devenu,