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n’était pas inconnue, jusqu’à l’époque où je résolus de vivre dans la laine, été comme hiver, depuis le cou jusqu’à la plante des pieds. — Mais, dans ces temps de repos à la campagne, au milieu de mes sœurs, de mes cousines, de leurs jeunes amies et des fleurs que je cultivais, je ne cessais pas de travailler mes auteurs classiques, mes livres d’histoire, etc., etc.

Vers mes seize ans, il fallut me retirer néanmoins de l’internat du collège Henri IV. Je terminai mes études, comme externe, au collège Bourbon (fondé sous le titre de : Lycée Bonaparte, qu’il a repris pendant le second Empire, pour devenir, enfin, Lycée Fontanes), et je fus reçu très facilement Bachelier ès Lettres, dans le cours de ma dix-septième année.

Pendant mon séjour au collège Henri IV, je me trouvai, dès la quatrième, condisciple de M. le Duc de Chartres, depuis, Duc d’Orléans et Prince Royal, — père de M. le Comte de Paris. C’était un très bon élève, qui prenait souvent place dans les dix premiers, « au banc d’honneur », où se formèrent nos sympathiques relations personnelles, dont le caractère dut subir l’influence des événements, mais que n’oublia jamais ce Prince, de nature très affable.

Il me revoyait, comme voisin de table, au réfectoire.

Son père, alors, Duc d’Orléans, et depuis, le Roi Louis-Philippe, l’avait mis au collège Henri IV, comme demi-pensionnaire. Son frère, M. le Duc de Nemours, entra, je crois, en sixième, pendant qu’il s’essayait lui-même en quatrième. Ces princes étaient accompagnés de leurs précepteurs : MM. de Boismilon et de Larnac, qui leur donnaient des répétitions dans une salle ré-