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CHAPITRE II

MON ÉDUCATION. — MA JEUNESSE

J’approchais de sept ans, lorsqu’il me fallut, en février 1816, quitter Chaville, où je n’aurais pu, dans aucun cas, demeurer davantage. À Paris, je trouvai, chez mes parents, une petite sœur, née depuis un mois.

Je fus conduit, pendant quelques semaines, dans un externat du faubourg du Roule. Mais, on prit bientôt, pour ma sœur aînée, une institutrice, dont on me fit suivre les leçons. Ce régime féminin était peu de mon goût, et je demandai qu’on m’envoyât au collège, comme les garçons de mon âge.

L’air de Paris ne m’ayant pas aussi bien réussi que celui de la campagne, on me mit en pension, avec mon frère, à Bagneux, près de Sceaux, chez un ex-oratorien : M. Legal, qui réunissait une cinquantaine d’élèves, dans une très grande et très salubre propriété. — J’y restai deux ans. — C’est là que je connus le baron Théophile de Montour, mon plus ancien copain, devenu mon collègue, comme Préfet, sous le second Empire, encore vivant et bien portant, Dieu merci !

Notre vieux savant avait une méthode à lui, des plus originales : c’était de rendre l’étude agréable, en pré-