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la condition qu’il s’agit d’illustrations comparables à M. Thiers et au général Changarnier, ou, tout au moins, d’un personnage très connu : le général Piat, par exemple. Si nos comités électoraux avaient unanimement blackboulé M. le docteur Besuchet de Saunois, qu’aucun lien n’attachait au pays, ils ne s’en étonnaient donc pas. Néanmoins, je crus bon de protester contre le zèle des amis parisiens que ce candidat comptait au tour du Prince, en écrivant au Ministre de l’Intérieur :

« Vous avez pu le juger, dans l’examen de mes états de service : je ne fus jamais gâté par le Gouvernement déchu le 24 février 1848 ; mais, je le confesse, je ne saurais m’associer à ceux qui n’ont que des injures pour lui. Ce Gouvernement a maintenu l’ordre en France pendant dix-huit ans, au milieu des mêmes éléments de désorganisation qui menacent de nous déborder.

« Je n’en disconviens pas : j’ai fait tous mes efforts pour qu’on organisât un comité central à Draguignan ; mais, ces efforts mêmes prouvent que je ne voulais pas imposer mes préférences particulières au département, à l’exemple de tous mes prédécesseurs. J’ai suivi la ligne de conduite que vous indiquait ma dépêche du 14 mars, approuvée pleinement par Votre Excellence, le 18. Mon refus de prendre sous mon patronage la candidature de M. Besuchet de Saunois et bien d’autres plus recommandables, signifiait seulement que j’entendais bien laisser les comités libres dans les questions purement personnelles. »

Les 3 000 voix que la liste de tiers parti détacha surtout du groupe des conservateurs de toute nuance, firent grandement défaut à la liste de conciliation ac-