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Je pris des arrêtés de fermeture contre 23 chambrées dont le caractère politique fut constaté par des procès-verbaux mentionnés dans ces actes. La plupart étaient de fondation moderne, et leurs dénominations ne rappelaient en rien le caractère religieux des anciennes chambrées. Le nombre considérable des membres de quelques-unes ne permettait pas, d’ailleurs, d’équivoque : 550, dans une seule de celles qui se tenaient à Draguignan ; 250, à Cannes ; 380, à Vidauban, etc…

Elles remplaçaient évidemment les clubs interdits.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES.

Quand se fit, trois mois à peine après mon arrivée à Draguignan, l’élection des sept représentants du Var à l’Assemblée Nationale Législative, je n’avais pas eu le temps d’asseoir mon autorité dans le pays et mon influence sur les éléments, très divisés, du parti conservateur, comme je pus y parvenir plus tard. Je devais commencer par le bien établir ici, pour mieux faire apprécier les résultats de cette première grande bataille.

Le parti rouge, admirablement discipliné, comme il le fut, l’est et le sera toujours, accepta, sans observations, la liste de candidats arrêtée par ses chefs. Elle se composait des citoyens Ledru-Rollin et Arnaud, Représentants du Var à l’Assemblée Constituante ; Suchet, ancien Maire de Toulon, ex-commandant de l’Artillerie de la Garde Nationale dissoute ; Clavier, Maire de Brignoles ; Conte, Maire de Cannes ; Debessey, ouvrier du port de Toulon ; Mouttet, cultivateur à Draguignan ; —