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temps, avec le brave lieutenant Morin et quelques brigades, mettre le holà dans certaines localités, à l’occasion de réunions trop tapageuses ; mais, c’est surtout après ces élections, que nous dûmes faire ensemble de véritables campagnes contre le désordre.

En attendant, je n’en circulais pas moins souvent sur les routes, principalement, sur celle de Toulon.

Je devais sans cesse retourner dans cette ville, pour y réparer quelque maladresse de mon Sous-Préfet, ou pour y juger, par moi-même, de la convenance de mesures, parfois contradictoires, toujours extrêmement urgentes, selon lui.

Parmi celles qui me parurent inévitables, je citerai, d’abord, le renouvellement graduel de tout le personnel de la police locale ; puis, la dissolution et le désarmement de la Garde Nationale de cette grande ville, en vue d’une revision complète des contrôles, lesquels comprenaient à tort les marins de l’Arsenal et bien d’autres individus sans droit pour y figurer. J’avais l’espoir que des élections nouvelles produiraient ensuite un meilleur corps d’officiers. Cette dernière affaire me donna beaucoup de mal, à cause de la façon un peu cavalière dont le Sous-Préfet l’engagea vis-à-vis du Maire et du Conseil Municipal, animés des meilleures dispositions, cependant. Elle finit par la nomination du général Buchez comme Colonel de la milice toulonaise réorganisée. Mais, avant ce parfait résultat, un beau jour, le Préfet Maritime, peu rassuré sur les dispositions des ouvriers de ses ateliers, fut obligé de réclamer, pour les maintenir dans l’obéissance, l’appui de douze cents matelots bretons des équipages de ligne, mis à sa disposi-