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de l’arrondissement. Je proposai de le replacer, hors du Var, en lui donnant une perception de ville. Mais, toutes mes instances à ce sujet, soit auprès de M. Léon Faucher, Ministre de l’Intérieur, soit auprès de M. Hippolyte Passy, Ministre des Finances, une vraie tête de bois, inaccessible aux considérations politiques sur lesquelles je m’appuyais, restèrent infructueuses. Quelques jours avant l’élection, c’est-à-dire trop tôt ou trop tard, M. Carbonnel fut destitué.

Son successeur, M. Féraud, originaire de Fayence, avait été notaire à Castellane, Maire de cette ville, membre du Conseil Général des Basses-Alpes, et enfin, Sous-Préfet de l’arrondissement de Castellane pendant de longues années. D’âge mûr, il possédait une grande expérience des hommes et des choses, et une parfaite connaissance du pays qu’il venait administrer. Mais, il n’eut pas le temps de me seconder dans la lutte électorale engagée dès avant sa nomination, comme il le fit utilement plus tard, en d’autres circonstances.

LES MAIRES ET ADJOINTS.

Dans les communes de plus de 6,000 âmes : Draguignan, Toulon, Hyères, la Seyne, Grasse et Antibes, — la nomination des Maires et Adjoints appartenait encore au Gouvernement, avec l’obligation de les prendre dans les Conseils Municipaux, comme sous le Gouvernement de Juillet. Dans les 196 autres communes, les Conseils Municipaux tiraient du décret de l’Assemblée Nationale du 3 juillet 1848, le droit d’élire ces magistrats, que le Préfet pouvait suspendre de leurs fonctions pendant trois mois, et le Gouvernement, révoquer par décret rendu