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crétaire Général, et somme toute, M. Noyon devait me seconder plus complètement, en cettequalité, que M. Anglès. — Néanmoins, je marquai plusieurs fois à celui-ci ma confiance, par d’importantes délégations.

Les opinions politiques et autres de M. Noyon se rapprochaient beaucoup des miennes : il tenait en horreur le Parlementarisme, et la perspective du rétablissement de l’Empire ne l’effarouchait pas. C’était, d’ailleurs, un homme résolu, courageux : — il me le prouva ; — de plus, un travailleur infatigable, rompu aux affaires, et mieux en état que personne de m’aider à remettre de l’ordre dans le service des bureaux de la Préfecture, où de nouveaux venus, peu capables et paresseux, remplaçaient la plupart des anciens et des meilleurs employés du dernier Préfet de la Monarchie.

Natif des environs d’Eu (Seine-Inférieure), M. Noyon avait débuté dans l’Administration dès 1828, comme employé de la Préfecture de son département. Secrétaire de la Sous-Préfecture du Havre, en 1831, il vint, dès 1835, résider à Draguignan, avec son Sous-Préfet, M. Lemarchand de la Faverie, nommé Préfet du Var. Il y fit bientôt un bon mariage. Chef de Cabinet ; puis, chargé de la Division Départementale, Communale et Hospitalière ; enfin, Conseiller de Préfecture, il put jusqu’en 1848, cumuler ce poste officiel, avec ses fonctions dans les bureaux, qu’il exerçait toujours. Auteur d’un ouvrage estimé sur la législation des cultes ; collaborateur du journal administratif : l’École des Communes, il publiait une excellente et très complète statistique du Var, couronnée, à juste titre, par un grand prix de l’Académie des Sciences, en 1847. Mes notes favorables le firent nommer Sous-Préfet de Prades, après mon départ