le pays, et prétendaient porter Ledru-Rollin en tête de leur liste, comme drapeau. Le seul élu de 1848 jugé digne d’y prendre place, était le citoyen Arnaud. On excluait, comme appartenant à des nuances trop indécises, jusqu’au citoyen Guigues, ancien Commissaire du Gouvernement Provisoire dans le Var.
Malheureusement, à l’exception du sieur Arène, ancien ouvrier à Toulon, rallié sincèrement à la cause du Prince, et qui, depuis le Dix-Décembre, appuyait le Gouvernement, comme l’Amiral Casy, les autres Représentants républicains votaient systématiquement contre, dans toutes les occasions, y compris le riche banquier de Draguignan, M. Alleman aîné, Président du Conseil Général du département, et M. Philibert, propriétaire bien posé de Grasse, membre du même Conseil, trop fidèles, tous deux, à leur reconnaissance d’hommes d’ordre pour le général Cavaignac. Il ne m’était pas possible, par ce motif, de faire admettre, du côté du Ministère, l’inscription d’aucun d’eux sur la liste conservatrice, et je le regrettai d’autant plus que les noms de MM. Alleman et Philibert ne pouvaient manquer d’y faire bonne figure, et que l’appui des voix de leurs partisans m’aurait apporté la certitude d’un succès complet.
Quels allaient être mes auxiliaires dans l’administration, difficile pour tant d’autres motifs, et surtout au regard du maintien de l’ordre, d’un département où, dès le début, je me voyais en face d’une situation si délicate ?
