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Dans les parties argileuses, on voit, comme à la Garde-Freinet et aux Mayons du Luc, de beaux bois de châtaigniers, fournissant les marrons dits, à tort : de Lyon. Dans le reste du département, on rencontre le chêne vert, le chêne blanc, le pin d’Alep, le pin sylvestre, le sapin, etc

Les sous-bois sont garnis, selon la nature du sol, d’arbousiers, de lentisques, de genévriers, de tamarins, de lavandes, de grenadiers, de myrtes, de buis, de cystes, de genêts, de grandes bruyères et autres arbustes, à feuilles persistantes, du Midi.

Dans ce pays essentiellement agricole, où ce qu’on estime, ce qu’on désire, ce qu’on envie par-dessus tout autre bien, c’est le sol cultivable, l’occupation forestière d’une si grande partie (un tiers, juste) de son territoire, excitait bien des convoitises ?

Sans doute, les sommets et les revers de la plupart des montagnes ne se prêteraient à rien d’autre. D’ailleurs, je l’ai déjà dit plus haut, les forêts assurent la précieuse pérennité des cours d’eau qui prennent source, à leur ombre, dans les replis de ces masses rocheuses. J’ajoute ici qu’après le déboisement de certains versants abrupts, les pluies torrentielles qu’elles retiennent en partie, auraient entraîné bientôt le sol végétal et dénudé la roche improductive. Mais, toutes les forêts ne sont pas absolument en montagne, et sur beaucoup de pentes, moins déclives que la plupart, l’établissement d’olivèdes étagées, comme on en peut contempler sur tant de points, me paraissait possible et sans inconvénients.

Quoi qu’il en soit, les forêts domaniales et communales et celles qui forment le patrimoine d un petit