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généralement au fond des vallées, en l’associant, presque partout, à la vigne.

Celle-ci couvre, seule, de nombreux coteaux, où ses produits sont moins grossiers qu’en plaine. Mais, nulle part, ils n’ont de qualité. Le sol et le climat conviennent surtout aux plants d’abondance ; et puis, le mode de vinification en usage laisse beaucoup à désirer. Aussi, quoique très alcooliques, les vins du Var se gardent difficilement. La récolte habituelle était de plus de 800,000 hectolitres.

Dans les régions élevées du département, on voit de grandes plantations d’amandiers, de pruniers et autres arbres à fruits ; ailleurs, on rencontre quelques pistachiers et jujubiers, et nombre de capriers. Mais, partout, le gros figuier est très répandu. Les figues de Salernes ne sont pas moins réputées que les prunes de Brignoles et le raisiné de Cotignac.

L’oranger à fruit, de l’espèce dite de Portugal, occupait alors plus de cent hectares de jardins à Hyères, et, malgré la médiocrité de ses produits, donnait de beaux revenus. Cette culture y paraît presque abandonnée pour celle des fleurs, des fraises et des légumes de primeur, qu’on envoie, par trains spéciaux, à Paris. Les oranges récoltées à Cannes, au golfe Juan et sur le bord du Var, sont de bonne qualité. Mais, aux environs de Grasse, on plante, de préférence, le bigarradier, parce que ses fleurs, plus odorantes, conviennent mieux à la distillation que celles de l’oranger à fruits doux.

Les rosiers, les jasmins, les jonquilles, les violettes et autres végétaux à parfums remplacent, dans les champs des environs de cette ville, qui sent trop bon, les céréales et les plantes fourragères.