Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et se fit représenter par lui dans la cérémonie du baptême. Ainsi doté de deux parrains, je reçus, par avance, à l’État-Civil, les prénoms de l’un et de l’autre : George, Eugène.

De même que ma sœur aînée, Mme Artaud, je fus nourri par ma mère. Celle-ci venait de compléter ses vingt ans lorsque je vins au monde. Elle était de nature très fine et très délicate, et me transmit une constitution nerveuse, exigeant d’autant plus de soins que ma croissance, exceptionnellement rapide, me fatiguait.

C’est pourquoi, dès la fin de ma seconde année, mon grand-père Haussmann et ma grand’mère, qui était ma marraine, m’emmenèrent à Chaville, où je demeurai presque toujours auprès d’eux, hiver comme été, jusqu’à leur départ pour la Suisse, en février 1816.

Mon père, quand il n’était pas à l’armée, y passait, avec ma mère, ma sœur et mon frère, plus jeune que moi d’environ deux ans, une partie de la belle saison. Ils allaient, pendant l’autre, à l’Hermitage, où ma grand’mère Dentzel restait toujours, même pendant que le général et son fils, colonel de Hussards, faisaient la guerre. On me conduisait, de temps à autre, dans ma famille maternelle, où je séjournais aussi, l’été, quelques semaines, dans de tout autres conditions d’existence.

J’appris à lire de bonne heure, chez une vieille demoiselle, qui tenait classe au petit Chaville, tout près de Belle-Source ; à écrire, chez l’instituteur de Ville-d’Avray, dont l’école était sur la route de Versailles, en face de la chaussée de l’étang inférieur, par laquelle j’arrivais, après avoir franchi le bois des Fausses-Reposes, sous la garde du fils de notre jardinier-chef, avec