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maison de la rue du Loup, qu’habitait, on ne pouvait plus modestement installé, notre futur Commissaire.

Nos propositions l’ébahirent grandement, et nous ne pûmes en tirer, d’abord, que des exclamations exprimant sa profonde surprise ; puis, les objections, prévues, de son grand âge ; de sa vie retirée ; de son ignorance des choses du temps présent, et enfin, la crainte d’assumer des responsabilités qu’il ne pourrait porter seul. À force de paroles, d’appels à son patriotisme, au désir qu’il devait éprouver de concourir à consolider le régime répondant à ses opinions, et surtout, grâce à notre promesse de l’affranchir de tout travail personnel, de tout souci d’affaires, et de toutes fatigues matérielles, nous en vînmes à bout.

Vite, je le conduisis à la Préfecture, sans lui laisser le temps de quitter, pour prendre un vêtement plus sortable, la longue redingote grise dont il était enveloppé, tant je craignais qu’il ne se dédît, pour le présenter à M. Clément Thomas, qui, sans trop s’occuper de l’homme, s’empressa d’accepter l’excellent nom dont j’amenais le propriétaire avec moi.

REMPLACEMENT DU COMMISSAIRE CHEVALLIER.

Dès que la nomination du nouveau Commissaire du Gouvernement fut signée, je le fis reconnaître, en cette qualité par le poste de garde à la Préfecture, sur qui son nom bordelais, très populaire, produisit également le meilleur effet.

La ville accueillit le choix de M. Thomas sans enthousiasme, comme sans répugnance, et le jour suivant, M. Henri Ducos, en habit noir, cette fois, bardé