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le quartier général fut établi, comme chacun sait, au palais de Schœnbrunn, nomma le général Dentzel, Gouverneur de la capitale de l’empire autrichien. Mon grand-père sut tellement se concilier la sympathie de la population, qu’à son départ il en reçut un témoignage éclatant que je conserve. C’est une boîte en or, artistement ciselée, portant à l’intérieur cette inscription : Au Consolateur des maux de la guerre, la Communauté des négotiants bourgeois de Vienne, et contenant une médaille, dont la face représente une tête rayonnante du Christ : Salvator mundi, et le revers : Munus R. P. Viennensis, sous la perspective de la ville, très habilement gravée en relief, surmontée d’une seule aigle impériale, éployée, couronne en tête, tenant un rameau d’olivier, avec l’exergue : Sub umbrà alarum tuarum.

Épuisé par la campagne de Russie, le Général prit sa retraite en 1816, et mourut, en 1828, à Versailles

Quant à moi, j’ai vu le jour à Paris, le 27 mars 1809, dans un petit hôtel entre cour et jardin, qui dépendait de l’ancienne propriété du fermier général Beaujon, et que, Préfet de la Seine, je fis démolir, pour former la petite place où finit le boulevard Haussmann et commence l’avenue de Friedland, tout en haut du faubourg Saint-Honoré. Je fus baptisé, peu de jours après, au temple réformé de l’Oratoire, dégagé complètement du côté de la rue de Rivoli, puis, restauré par M. Baltard, suivant mes indications, cinquante ans après. L’Église de la Confession d’Augsbourg, à laquelle appartient ma famille, n’avait pas encore de lieu de culte à Paris.

Le Prince Eugène daigna, par considération pour mon grand-père maternel, m’accepter comme son filleul,