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avec les honneurs de la guerre, escorté jusqu’au bateau par l’élite de la ville, au milieu des témoignages de sympathie de la population entière.

Ma femme y resta quelques jours encore, avec nos domestiques, pour finir ses emballages. Jusqu’à son départ, M. Gornet lui laissa l’entière disposition des appartements de la Sous-Préfecture, et lui montra constamment les plus grands égards.

Moins bien chanceux que M. Armand Ducos et moi, nos anciens collègues, MM. Marcotte de Quivières (encore un de mes camarades du collège Henri IV), Sous-Préfet de Bazas ; Denjoy, Sous-Préfet de Lesparre ; et Davesiès de Pontès, Sous-Préfet de Libourne, avaient été remplacés purement et simplement.

M. Marcotte de Quivières, fils d’un ancien Directeur Général de l’Administration des Eaux et Forêts, s’était marié â Bordeaux, pendant son séjour à Bazas. Il fut élu membre du Conseil Général de la Gironde, lors de la reconstitution de ce corps. Il ne rentra pas dans l’Administration, sous la Présidence, ni sous l’Empire. Il devint Agent de Change à Paris, fonction plus profitable assurément que celles de Sous-Préfet et de Préfet.

M. Davesiès de Pontès rentra dans l’Administration ; mais sa carrière n’y fut pas heureuse. Je l’eus pour Sous-Préfet à Joigny, durant les derniers temps de mon séjour dans l’Yonne, comme Préfet, en 1851.

M. Denjoy, natif de Lectoure (Gers), débuta dans la vie publique par le modeste poste d’inspecteur départemental de l’Instruction Primaire. Nommé Sous-Préfet de Loudéac, en 1844 ; puis, disgracié par M. Duchâtel, à la suite d’un échec électoral, et replacé par lui,